Un festival en pleine Amazonie, c'est fait. Trois jours à jouer les mowglys, c'est fait. Reste plus qu'à atteindre l’Équateur...
Plusieurs options sont possibles, mais c'est la plus compliquée qui a retenu notre attention: remonter les fleuves Amazone et Napo!!! Jusqu'à Iquitos par l'Amazone c'est assez simple, mais ça se complique pour aller jusqu'à la frontière équatorienne, notamment à cause de l'absence de transport public sur une grande partie du Napo. On est prévenu, mais çà ne nous refroidi pas. Le goût de l'aventure peut être, ou le sentiment d'être chanceux!!!
On sort de la Colombie par Leticia pour rentrer au Pérou à Santa Rosa. Jusque la facile: dix minutes de barque pour se retrouver sur l'autre rive de l'Amazone. De la, départ pour Iquitos avec la meilleur des embarcations qui soit. On nous la vendu comme çà, et y a qu'a voir: un vieux bateau à deux ponts fait de tôles à moitiés rouillées où la télévision du 1er étage passe Titanic (non, ce ne peut être qu'une coïncidence...). Bref, rassurant!!! Nos hamacs ont élu domicile sur le dernier pont, à l'air libre pendant 2 jours et 3 nuits. Au programme, farniente et couchés de soleil. Le fleuve est magnifique et on ne se lasse pas de le regarder. Naviguer sur l'Amazone, c'est juste énorme. Pendant le voyage, on aura aussi bouffé du livre, à défaut de la nourriture plus que douteuse servi à bord. On arrive à Iquitos au milieu de la troisième nuit, à une heure du matin. Pas très sereins devant les commentaires du capitaine («Iquitos de nuit: à éviter!»), on préfère «finir» la nuit sur le pont déserté par les autres passagers, dans une ambiance de bateau fantôme. Rien de très rassurant, surtout quand tu as le sentiment d’être épié par un des pilotes, qui soit disant surveille tes affaires. Il en profitera pour essayer de nous taxer quelques soles pour ce service rendu (quel gros con!). La nuit n'en a donc pas vraiment été une, et dès les premières lueurs du soleil, on choppe une des milliers de moto-taxi de la ville pour rejoindre le centre qui a de quoi surprendre.
Oui, Iquitos n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un village amazonien: quatre cent mille habitants, internet et l'invasion de milliers de moto-taxi (devant la quasi inexistante des voitures). Un musée sur les tribus d'Amazonie ou encore le marché de Belen en font une ville intéressante. Mais le plus important n'est pas la. Car, qui dit grande ville, dit activités culturelles. Qui dit activités culturelles, dit cinéma. Vous voyez où je veux en venir? Non! Bon je continue! Qui dit cinéma (fin juillet 2011), dit Harry Potter. Ah ça y est, vous avez percuté! Et même en plein cœur du territoire amazonien, le dernier volet de la Saga Harry Potter est projeté («c'est bien le dernier Harry Potter qui est projeté, et pas le premier???» «Oui, bien sur!!!»). On ne peut pas louper cette occasion. L’après midi à Iquitos sera donc ponctué de la première partie sur l'ordi et de la deuxième au ciné. Décidément, l'Amazonie n'est plus ce que c’était.
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L’Amazonie: le meilleur bateau qui puisse exister pour rejoindre Iquitos |
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L’Amazonie: hum, la nourriture à bord |
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L’Amazonie: la vie à bord, intimité zero |
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L’Amazonie: enfin nos hamacs sont vraiment utiles |
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L’Amazonie: un village amazonien |
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L’Amazonie: un coucher de soleil |
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L’Amazonie: un ciné à Iquitos, Harry Potter |
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L’Amazonie: le marché de Belen à Iquitos |
Mais ce n'est pas tout d'aller de se la couler douce dans un mégalopole amazonienne, notre objectif est l’Équateur et l'unique bateau du mois qui fait la liaison Iquitos – Pantoja (frontière équatorienne) est parti il y a maintenant quatre jours. On prend donc la route pour Mazan, village sur le Napo, à coup de bateau express et de moto-taxi.
Après une heure de transport en commun, nous voilà sur le quai du village, à prospecter pour un bateau pour Pantoja. La chance serait t-elle avec nous... peut être. Un bateau express en partance pour Pantoja est amarré au quai et attend ses passagers. Petit hic, étant affrété par une compagnie pétrolière plutôt à cheval sur les règles, il ne prend pas de passager. Mais qui ne tente rien n'a rien, et on ne sait jamais, sur un mal entendu!
Il est 11h00, on nous répond que le bateau ne part pas avant 12h00, avec 4 personnes qui doivent arriver d'Iquitos dont la «jefe» en personne. Il va falloir lui demander directement (çà se corse). Il est 13h00, toujours pas de «jefe». A 14h00, on apprend que tout ce jolie petit monde ne viendra que le lendemain. Le rendez-vous est pris pour 6h00 du matin. En attendant, on profite de Mazan, ce qui s’avère être une étape plutôt agréable. Le village est perché sur les rives du Napo. Les matins, des peques-peques déchargent leurs bananes sur le quai, le soir, la place centrale fait l'objet de match de volley-ball plus que sérieux, mais tous semblent vivre au rythme du fleuve.
Le lendemain à 6h00, on est sur le pied de guerre. Mais on n'est pas les seuls et un bateau public partant pour Santa Clotilde (au milieu de Mazan et Pantoja) commence à nous presser. A partir de la, notre patience va être mise à rude épreuve.
A 7h00, toujours pas de «jefe» et on nous conseille de vite prendre nos billet pour le bateau public, car il se rempli vite, les gens se battent pour avoir de la place dans la bateau qui doit partir à 8h00. Ah oui, on précise que la veille on nous a fait s'inscrire sur la liste du fameux bateau public pour être sur qu'il parte, car s'il y a trop peu de monde, il ne part pas. C'est drôle, quand même, comme d'un jour à l'autre les choses peuvent si vite changer.
A 9h00, toujours rien. Enfin si, la «jefe» aurait téléphoné, et refuserai de prendre qui que ce soit. L'occasion de nous forcer la main pour monter dans le bateau public. On refuse «gentiment»: au pire on prendra le bateau public du lendemain.
A 10h00, toujours pas de «jefe» et le bateau public s’apprêtent ENFIN à partir. Dernière tentative pour eux de nous récupérer, mais ils ont deux bon gros têtus devant eux. Quel fierté d'avoir fait perdre du temps à des abrutis. Ceci dit, midi passe et personne ne pointe le bout de son nez.
A 15h00, après être passé par tout les stades émotionnels (agacement, énervement, dépit, regret, fatalisme, …), la «jefe» arrive. De loin, on sent déjà que c'est le genre de femme à ne pas se laisser faire. Et ce qui devait arriver, arriva: «Non, je risque ma place, il en est hors de question». Eh merde tous ça pour rien. Dépité, on décide de tenter le tout pour le tout et d'y retourner. Et la je met le paquet, tout les arguments y passent, même les plus inattendu («Oui, je sais ce que sait d'avoir la pression d'un boss, j'ai vécu çà quand j'étais en France»). Rien ni fait, non c'est non. On se retrouve tel deux couillons sur le quai. Pour assombrir un peu le tableau, il se met même à pleuvoir. Vous vous dite qu'on fait pitié? Et ben elle aussi a du se dire çà: à une minute de leur départ, après avoir tout chargé, elle nous fait de grands signes: ON EMBARQUE. Comme quoi suffit d'une bonne dose de patience et d'un peu d'audace, et on arrive à tout. Bon, c'est vrai, il y a un peu de chance la dedans.
Nous voilà en route pour Santa Clotilde, gratuitement, et avec l'espoir de continuer plus loin. On y arrive à 22h30, on mange avec l’équipe et on sympathise. La journée ne peut pas mieux se terminer: on est accepté à bord jusqu'à Pantoja.
Ce qui devait prendre plus d'une semaine et entamait sérieusement notre portefeuille, nous prendra que quelques jours et pour rien.
A 6h00 le lendemain, on embarque. Au risque de passer pour des chiants, on regretterai presque de passer si vite Santa Clotilde. 6h02, le moteur gauche prend feu. Aurait t-on la poisse avec les moteurs de bateaux, peut être (désolé «Jubilation»). On doit attendre l'arrivée d'un autre bateau qui finalement ne partira que le jour d'après. On en profitera donc pour visiter Santa Clotilde: très sympa, surtout que le village fête l’indépendance du Pérou.
A 5h55 le lendemain, deuxième tentative de départ. Cette fois-ci, ce sera la bonne. La route est belle. On s’arrête dans un petit village kichwa. On est accueilli par des dizaines d'enfants et on en profite pour apprendre quelque mots de leur langue. Super touchant et authentique.
Ça y est, il est 13h00 et on arrive à Pantoja. Le plus «dure» est passé. Les bureaux de la compagnie de pétrole sont situés sur une base militaire qui jouxte Pantoja. Malgré que l'entrée soit strictement interdite au public (et encore plus aux étrangers), on s'y baladera librement et profiterons d'une dernière soirée avec la «jefe» et son équipe. Ils nous proposeront encore de nous aider en nous emmenant jusqu'à Coca en Équateur (on devait vraiment faire pitié sur le quai de Mazan). Trop sympa, mais le bateau part dans deux jours et Pantoja ne mérite pas tant de temps. D'ailleurs, le seul hôtel du village est plein. On squattera le bureau de l'immigration, l'occasion de se rendre compte de la chance qu'on a eu ces trois derniers jours.
La suite est moins palpitante, 2h30 de peque-peque pour rejoindre l’Équateur à Rocafuerte (village sans intérêt) et 12h00 de lancha pour rejoindre Coca. Ville, sans intérêt également, qui signera la fin de notre expédition amazonienne. Maintenant, direction Quito.
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L’Amazonie: coucher de soleil amazonien |
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L’Amazonie: défilé pour l’indépendance du Pérou, à Santa Clotilde |
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L’Amazonie: notre moyen de transport (en panne) sur le Napo |
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L’Amazonie: un peque-peque |
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